S’il devait mourir, il mourrait en fils de Jupiter, en enfant des dieux – le sang de l’Olympe. Mais il n’était pas près de se laisser sacrifier, en tout cas, pas sans se battre.
Dans cette toute dernière chronique (le projet Chroniques des Panthéons touchant à sa fin), nous revenons sur Le Sang de l’Olympe de Rick Riordan, dernier tome de la deuxième série de romans se déroulant dans l’univers de Percy Jackson, sorti le 11 mars dernier. Dans cette grande saga en dix tomes, destinée à la jeunesse, nous suivons les aventures d'un groupe de demi-dieux, descendant des dieux de l'Olympe, dans un univers fortement inspiré par la mythologie gréco-romaine.
Résumé : Gaïa, la
Terre-Mère, est sur le point de s’éveiller. Obéissant à la
prophétie des Sept, Percy, Annabeth, Jason et leurs amis doivent
impérativement se rendre à Athènes pour y défaire l’armée de
Géants de la déesse et empêcher son éveil. Parallèlement, Reyna
et Nico doivent apporter la statue de l’Athéna Parthénos à la
Colonie des Sang-Mêlé pour mettre fin à la guerre entre les
demi-dieux grecs et romains.
Pour guérir les dieux de
l’Olympe déchirés par cette guerre et éviter la destruction du
Monde, l’un de ces héros devra mourir…
Les plus :
- Un dénouement à la
hauteur des attentes.
- Des personnages
toujours aussi attachants.
- L’humour et le
suspense, deux éléments-clefs de la saga, sont toujours présents.
- Rick Riordan ne copie
pas simplement la mythologie grecque en y apportant une touche
d’humour, il la réinvente complètement.
- L’absence de chapitre
écrit du point de vue de Percy, permettant à d’autres personnages
(Reyna, Nico) de prendre une ampleur inattendue.
Les moins :
- L’absence de chapitre
écrit du point de vue de Percy : il est notre héros à tous,
tout de même.
- Le schéma un chapitre
= une péripétie (monstre, dieu, objet…) peut finir par en agacer
certains, bien qu’il s’agisse du schéma utilisé depuis le début
de cette saga en dix tomes.
- Albin Michel :
plus qu’une couverture kitsch, l’édition laisse parfois à
désirer.
Tellus (allongée), la version romaine de Gaïa, la Terre. |
Dans la mythologie
grecque, Zeus et ses frères renversèrent les Titans, dont leur père
Chronos, et le règne des dieux put ainsi débuter. Gaïa, la Terre,
outrée par la victoire de ses petits-enfants, décida de les
remplacer par ses autres fils, les Géants. De rudes et nombreux
combats s’enchaînèrent mais les dieux de l’Olympe en sortirent
vainqueurs. Cet épisode de la mythologie, la Gigantomachie, est le
point de départ de la série Héros de l’Olympe. Mais Rick Riordan
ne fait pas que recopier et transposer les mythes à notre époque :
il les retravaille, en donne sa vision, et s’appuie sur certains
éléments pour surprendre agréablement le lecteur. Je pense
notamment, sans dévoiler la fin du roman, à la manière dont Gaïa
est battue : l’idée est d’une telle logique lorsque l’on
connaît un peu la Mythologie, qu’elle en devient absolument
brillante. La guerre entre demi-dieux grecs et romains (absente de la
Mythologie) déchirant la personnalité des dieux, est également un
ressort intéressant pour l’intrigue.
Athéna affrontant le géant Encélade (500 avJC) |
Riordan reprend dans ce
dixième tome une recette qui fonctionne depuis maintenant autant
d'années : il mélange avec habileté toutes les formes
d’humour existantes (on va du simple jeu de mots au sous-entendu
compréhensible uniquement par un adulte, en passant par des
situations cocasses), humour contrebalancé par des situations
dramatiques où le suspense devient parfois insoutenable. Les
personnages sont toujours aussi attachants et ce dès les premières
pages, les chapitres écrits de leur point de vue accentuant notre
empathie pour eux. Même Gleeson Hedge, le satyre un peu lourd,
devient sympathique dans ce final.
A propos des points de
vue, on ne retrouve aucun chapitre correspondant à celui de Percy.
Ce n’est pas utile car il n’est pas le personnage principal de
cette série mais tout de même, il restera notre héros à tous et
cette absence laisse comme une sensation de manque (pour ceux qui
n’ont jamais lu cette série, c’est comme si l’on enlevait Iron
Man dans Avengers). Cependant, certains personnages peuvent ainsi
prendre une ampleur inattendue : Reyna et Nico tirent vraiment
leur épingle du jeu.
Le gros point négatif de
ce roman est à mon avis son édition. Outre la couverture
ultra-kitsch mais finalement peu gênante dont nous gratifie Albin
Michel, le texte regorge de fautes plus ou moins graves, de passages
où les personnages n’ont pas le bon prénom (pendant plus d’une
page, Reyna parle de son enfance avec sa sœur en appelant cette
dernière… Reyna) et de notes de bas de page aux commentaires
douteux. Bref, des fausses notes rendant la lecture par moment désagréable alors que le roman est de très bonne qualité.
Le Sang de l’Olympe
conclu donc à merveille cette seconde série. Mais est-ce la fin des
aventures de ces demi-dieux ? Le roman ne répond pas à toutes
les questions, lance de nouvelles pistes qui conduiront probablement les
personnages vers de nouvelles aventures toujours aussi bien ficelées,
hilarantes et mythiques.
Quentin.
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