jeudi 9 avril 2015

Le Sang de l’Olympe (Héros de l’Olympe tome 5), Rick Riordan

S’il devait mourir, il mourrait en fils de Jupiter, en enfant des dieux – le sang de l’Olympe. Mais il n’était pas près de se laisser sacrifier, en tout cas, pas sans se battre.

Dans cette toute dernière chronique (le projet Chroniques des Panthéons touchant à sa fin), nous revenons sur Le Sang de l’Olympe de Rick Riordan, dernier tome de la deuxième série de romans se déroulant dans l’univers de Percy Jackson, sorti le 11 mars dernier. Dans cette grande saga en dix tomes, destinée à la jeunesse, nous suivons les aventures d'un groupe de demi-dieux, descendant des dieux de l'Olympe, dans un univers fortement inspiré par la mythologie gréco-romaine.

Résumé : Gaïa, la Terre-Mère, est sur le point de s’éveiller. Obéissant à la prophétie des Sept, Percy, Annabeth, Jason et leurs amis doivent impérativement se rendre à Athènes pour y défaire l’armée de Géants de la déesse et empêcher son éveil. Parallèlement, Reyna et Nico doivent apporter la statue de l’Athéna Parthénos à la Colonie des Sang-Mêlé pour mettre fin à la guerre entre les demi-dieux grecs et romains.
Pour guérir les dieux de l’Olympe déchirés par cette guerre et éviter la destruction du Monde, l’un de ces héros devra mourir


Les plus :
- Un dénouement à la hauteur des attentes.
- Des personnages toujours aussi attachants.
- L’humour et le suspense, deux éléments-clefs de la saga, sont toujours présents.
- Rick Riordan ne copie pas simplement la mythologie grecque en y apportant une touche d’humour, il la réinvente complètement.
- L’absence de chapitre écrit du point de vue de Percy, permettant à d’autres personnages (Reyna, Nico) de prendre une ampleur inattendue.

Les moins :
- L’absence de chapitre écrit du point de vue de Percy : il est notre héros à tous, tout de même.
- Le schéma un chapitre = une péripétie (monstre, dieu, objet…) peut finir par en agacer certains, bien qu’il s’agisse du schéma utilisé depuis le début de cette saga en dix tomes.
- Albin Michel : plus qu’une couverture kitsch, l’édition laisse parfois à désirer.


Tellus (allongée), la version romaine de Gaïa, la Terre.
Dans la mythologie grecque, Zeus et ses frères renversèrent les Titans, dont leur père Chronos, et le règne des dieux put ainsi débuter. Gaïa, la Terre, outrée par la victoire de ses petits-enfants, décida de les remplacer par ses autres fils, les Géants. De rudes et nombreux combats s’enchaînèrent mais les dieux de l’Olympe en sortirent vainqueurs. Cet épisode de la mythologie, la Gigantomachie, est le point de départ de la série Héros de l’Olympe. Mais Rick Riordan ne fait pas que recopier et transposer les mythes à notre époque : il les retravaille, en donne sa vision, et s’appuie sur certains éléments pour surprendre agréablement le lecteur. Je pense notamment, sans dévoiler la fin du roman, à la manière dont Gaïa est battue : l’idée est d’une telle logique lorsque l’on connaît un peu la Mythologie, qu’elle en devient absolument brillante. La guerre entre demi-dieux grecs et romains (absente de la Mythologie) déchirant la personnalité des dieux, est également un ressort intéressant pour l’intrigue.

Athéna affrontant le géant Encélade
(500 avJC)

Riordan reprend dans ce dixième tome une recette qui fonctionne depuis maintenant autant d'années : il mélange avec habileté toutes les formes d’humour existantes (on va du simple jeu de mots au sous-entendu compréhensible uniquement par un adulte, en passant par des situations cocasses), humour contrebalancé par des situations dramatiques où le suspense devient parfois insoutenable. Les personnages sont toujours aussi attachants et ce dès les premières pages, les chapitres écrits de leur point de vue accentuant notre empathie pour eux. Même Gleeson Hedge, le satyre un peu lourd, devient sympathique dans ce final.


A propos des points de vue, on ne retrouve aucun chapitre correspondant à celui de Percy. Ce n’est pas utile car il n’est pas le personnage principal de cette série mais tout de même, il restera notre héros à tous et cette absence laisse comme une sensation de manque (pour ceux qui n’ont jamais lu cette série, c’est comme si l’on enlevait Iron Man dans Avengers). Cependant, certains personnages peuvent ainsi prendre une ampleur inattendue : Reyna et Nico tirent vraiment leur épingle du jeu.

Le gros point négatif de ce roman est à mon avis son édition. Outre la couverture ultra-kitsch mais finalement peu gênante dont nous gratifie Albin Michel, le texte regorge de fautes plus ou moins graves, de passages où les personnages n’ont pas le bon prénom (pendant plus d’une page, Reyna parle de son enfance avec sa sœur en appelant cette dernière… Reyna) et de notes de bas de page aux commentaires douteux. Bref, des fausses notes rendant la lecture par moment désagréable alors que le roman est de très bonne qualité.

Le Sang de l’Olympe conclu donc à merveille cette seconde série. Mais est-ce la fin des aventures de ces demi-dieux ? Le roman ne répond pas à toutes les questions, lance de nouvelles pistes qui conduiront probablement les personnages vers de nouvelles aventures toujours aussi bien ficelées, hilarantes et mythiques.

Quentin.

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