jeudi 12 mars 2015

Les inspirations mythologiques de J.R.R. Tolkien

Si vous désirez en savoir plus sur les éléments mythologiques qui ont inspirés ce célèbre auteur, Marguerite Mouton, agrégée de Lettre modernes et docteur en littérature générale et comparée, présente la conférence "A l'écoute des résonances mythologiques dans l'oeuvre de J.R.R. Tolkien" le jeudi 19 mars à 20h30 à la bouquinerie les Yeux d'Elsa (115 Cours de la République, 76600 LE HAVRE).  

John Ronald Reuel Tolkien est principalement connu pour avoir écrit Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux mais il est l’auteur de nombreux ouvrages de diverses natures (poésie, essais, contes et nouvelles). 
Au 18e siècle et à l’époque du romantisme, de nombreuses traductions des anciens mythes et légendes sont proposées dans différentes langues. Bon nombre d’écrivains sont alors inspirés par ces thèmes et Tolkien ne dérogera pas au mouvement.
En effet, cet auteur à qui on reconnaîtra ensuite une mythologie à part entière (« tolkienienne »), s’est lui-même inspiré de mythes et de légendes.

La première inspiration qui semble sauter aux yeux est le mythe de l'anneau de Nibelung qui apparaît dans la Völsunga Saga. En effet,  le chevalier Siegfried est le héros de la Chanson des Nibelungen et il appartient au clan Volsung dont l'histoire est contée dans  la Völsunga Saga. Il s’agit d’une saga légendaire nordique prenant ses sources de textes plus anciens, comme l'Ancienne Edda. C'est une histoire d'aventures, d'amour et de tragédie qui a influencé d'autres légendes, notamment l'épopée médiévale allemande Nibelungenlied. La légende de Sigurd et Gudrun, écrite par Tokien en est directement inspirée.

Le Kalevala est une épopée composée au 19e siècle sur la base de poésies populaires de la mythologie finnoise. Tolkien a basé son personnage de Turin Turambar sur Kullervo, un des héros du Kalevala. L’auteur a également créé la langue utilisée dans son œuvre, le Quenya, à partir du finnois.

Quelques éléments sont également repris des légendes Arthuriennes tout au long du Seigneur des anneaux. Le tandem Gandalf-Aragorn fait par exemple écho à celui de Merlin et d'Arthur.

Le poème épique Beowulf, un texte majeur de la littérature anglo-saxonne, a servi d'inspiration dans plusieurs passages de l’œuvre de Tolkien. Par exemple, Grendel, monstre de marécages, a inspiré certains des aspects de Gollum. Le vol de la coupe du dragon qui incendie ensuite un village est également un épisode tiré de Beowulf que l’on retrouve dans le Hobbit. L’arrivée fracassante d'Aragorn, Legolas, Gimli et Gandalf au Château d'Or du Rohan rappelle l’arrivée de Beowulf à la cour du roi Hroögar.

John Tolkien s’est aussi inspiré de certaines créatures mythologiques pour construire son univers.

Tout d’abord, les Elfes. Ce sont des créatures originelles de la mythologie nordique, ils sont liés à l’air. Ils vivent dans un ciel particulier nommé Alfheim.
Selon l’Edda il y a deux sortes d’Elfes : les Elfes lumineux qui sont rattachés au ciel, à la fertilité et la lumière et les Elfes noirs, reliés à la terre, à la forge, et qui résident dans un monde souterrain (Svartalfheim) en tant qu’espèce de Nain à part entière.
Eru Illuvatar est chez Tolkien la divinité qui a insufflé la vie aux Elfes, et la lumière est un symbole essentiel de la représentation du bien, de la beauté. En effet, les Elfes selon la mythologie tolkiennienne se sont éveillés sous les étoiles de Varda, créées pour eux en guise de bienvenue. De cet émerveillement originel est née l’adoration des Elfes pour Elentari, la Reine des Étoiles.
Les Noldors, elfes créés par Tolkien, ont une passion pour la joaillerie, la construction d’immenses cités souvent encaissées dans les montagnes, ou bien le travail du cuir ce qui permet de les assimiler aux elfes noirs.
Selon les cultures, l’elfe peut s’apparenter à un minuscule génie de la nature (Danemark), un être semi-divin (Scandinavie), un esprit malin (Allemagne), ou encore une fée (Angleterre). Cependant, ces représentations ont été bousculées par la vision qu’a donnée Tolkien des elfes : des êtres supérieurs, plus évolués que les hommes, d’une beauté unique et immortels.


Les Nains voient leur origine dans la mythologie viking et on les retrouve dans la Völuspa, un passage de l'Edda Poétique. Le premier Nain a été créé par Odin qui a aussi conçu la Terre et les a changés en êtres intelligibles puisqu’ils étaient jusqu’ici à l’état de larves. Contrairement aux Nains de la mythologie, ceux de Tolkien vivent sous terre, notamment sous la montagne. De nombreux Nains de l’univers de l’auteur empruntent leur nom à l’Edda : Durin, Thorin, Thror (Thor), Dain, Ori… Seul Gimli tire son nom d’un lieu : Gimlé, là où les hommes vertueux vivraient après la fin du monde.

Les Orques (ou Orcs) sont chez Tolkien la matérialisation la plus commune du mal. "Orc" signifie "démon" en vieil anglais. Le mot provient de la divinité infernale latine Orcus, représentée comme un géant barbu sur les fresques funéraires romaines et qui est directement associée à la mort. En français, le mot est devenu "ogre". 

Cependant, même si les légendes sur de telles créatures pullulent, le concept d’Orque comme étant une race précise d’êtres démoniaques ne naît qu’avec l’œuvre de Tolkien. 




Charlène et Fiona.  


                                     

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