jeudi 13 novembre 2014

Atlantis, les fils du rayon d'or

 Atlantis
Les fils du rayon d’or
Collection Fantazy
Pierre Bordage
Edition j’ai lu, 1998


                                          Synopsis :

    Nous suivons dans ce roman le récit des aventures de Tcholko, jeune guerrier chasseur d’une tribu des steppes de Sibérie. L’histoire se déroule quelques milliers d’années avant notre ère. A la suite d’une chasse hors de son territoire, Tcholko fait la connaissance d’une jeune femme d’une beauté peu commune. Arthéa est son nom. La chamane du clan de Tcholko avait prédit un voyage. Ensemble ils vont entreprendre un long périple au travers des déserts glacés pour finalement atteindre un monde nouveau empli de merveilles et de dangers : une île, perdue dans l’océan, qu’on nomme l’Atlantide.


Explication :

Cette œuvre de Pierre Bordage fait suite à un jeu vidéo, Atlantis, secret d’un monde oublié (1997). L’histoire du roman et du jeu revisite le mythe de l’Atlantide au cours d’une préhistoire imaginaire. Ce qui nous intéresse dans ces deux œuvres et plus particulièrement dans le roman de Bordage, c’est bien évidemment toute la dimension mystique qui s’en dégage et qui a un impact direct sur les péripéties des personnages principaux. On retrouve cette éternelle lutte entre le bien et le mal, l’impact de la religion sur les peuples et la façon dont les mythes façonnent les sociétés. 

Ici la religion atlante est fondée sur le culte d’Ammu, déesse de la lune et Sa’at le dieu soleil (représenté par un taureau). Ammu est supérieure à Sa'at, son serviteur. Cette hiérarchie divine donne un caractère matriarcal à la société atlante. 

Dans le culte, les prêtresses d'Ammu disposent d'une autorité supérieure à celle des prêtres de Sa'at. Dans le domaine politique, l'Atlantide a toujours été gouvernée par une reine, représentante d'Ammu, assistée par un consort, représentant de Sa'at. Le pouvoir royal est transmis de manière héréditaire. Le consort, en revanche, n'exerce sa charge que pour une durée limitée. Il accède à ce rang en remportant les jeux organisés tous les sept ans, puis en affrontant victorieusement le consort précédent lors d'un concours nommé l'Épreuve, et exerce alors le pouvoir aux côtés de la reine pendant sept ans. Au terme des sept ans, il doit se soumettre à l'Épreuve et se confronter au nouveau vainqueur des jeux. S'il ne meurt pas dans l'affrontement, il reste au pouvoir pendant sept autres années, et ainsi de suite.


Dans notre aventure les deux héros devront déjouer les complots qui visent à instaurer un nouvel ordre sur Atlantis. Un ordre qui, vous devez vous en douter, privilégie l’intolérance, la force, la haine de l’autre et fait la guerre à la compassion, la paix et l’amour universel (du déjà vu, c’est vrai, mais le talent de Bordage remplit son office d’autant plus qu’il excelle dans son genre).


De la Préhistoire en passant par l’Antiquité, la lune ou le soleil sont présents dans de nombreuses croyances dispersées à travers le monde. Les deux astres sont déifiés par presque toutes les civilisations

La divinité lunaire n’a pas vraiment de sexe. Tantôt femme en Grèce, en Italie ou en Chine, elle est mâle au Proche Orient, en Inde ou en Egypte. Néanmoins les vertus qui lui sont attribuées riment souvent avec fertilité et fécondité. Le soleil lui, est souvent vu comme masculin même si il y a des cas féminins. Il symbolise alors le pouvoir, la puissance. Ainsi les Aztèques appelaient Huitzilopochtli, dieu du Soleil et de la guerre, le maître du monde. Dans les mythologies mésoaméricaines, les dieux solaires étaient de jeunes mâles dotés de la vigueur du soleil levant. Dans la mythologie romaine et dans un registre moins sombre, Sol est le dieu du soleil (évident n’est-il pas), de la chaleur. Il est le frère de Luna. A eux deux, ils symbolisent les saisons. Dernier exemple, qui se rapproche celui-ci de notre cas. En Mésopotamie, à Sumer, 2500 ans avant J-C, la lune a été adorée sous le nom de Sîn ou de Nanna («Le lumineux »). Ce dieu, masculin, était représenté comme certains autres dieux sumériens par un taureau. Dans cette civilisation, le soleil n’est que le fils du dieu lune. L’épouse de ce dieu, Ningal, le croissant de la nouvelle lune, est signe de fertilité pour les champs et pour les hommes.



J’espère vous avoir intéressé, n’hésitez pas à lire Atlantis si l’envie vous prend. Mais, quel que soit votre verdict, n’oubliez pas que Pierre Bordage est un écrivain prolifique et qu’il compte bon nombre d’autres romans (beaucoup plus épiques dans les aventures qu’ils proposent). 

A très bientôt pour une nouvelle chronique.

Vincent 

Pour les étudiants de l'IUT Quai Frissard, cet ouvrage est en prêt au Centre de Doc' !

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