jeudi 4 décembre 2014

Kriss de Valnor, Tome 5

Ce pauvre bougre avait renié ses dieux un peu rapidement, vous ne trouvez pas ?
- Dame Gwenda

Bonjour ! Cela fait maintenant plusieurs semaines que les Chroniques des Panthéons sont en route et pourtant aucun article du chef de projet n’a encore été publié, ce qui, avouons-le, est relativement honteux.
Ce sera désormais chose faite et pour ma première chronique, nous parlerons de Kriss de Valnor Tome 5 - Rouge comme le Raheborg sortie le 14 novembre dernier aux éditions Le Lombard.
                             
Kriss de Valnor, Tome 5, Couverture de G. Rosinski.




Synopsis :
Kriss de Valnor est désormais la reine des Vikings du Nord et la femme du jeune Roi Jolan, le fils de Thorgal. Les mariés doivent cependant se préparer à affronter l’Empereur Magnus qui veut imposer à tous les peuples du Nord sa croyance en un dieu unique, Yahvus. La bataille entre les deux armées aura lieu aux abords du Raheborg









Les plus :
- Kriss de Valnor, anti-héroïne toujours aussi fidèle à elle-même.
- Une intrigue intéressante, sur fond de guerre de religions.
- De belles illustrations…

Les moins :
- …qui manquent cruellement de personnalité.
- Une impression de déjà-vu : Game of Thrones s’invite même chez Thorgal.

L’idée des Mondes de Thorgal, comprenant les séries Kriss de Valnor et Louve, était d’exploiter l’univers de Thorgal pour en faire un univers partagé où se dérouleraient de multiples intrigues parallèles. Cet objectif est plutôt atteint. Outre les vikings, on retrouve des éléments important de la série-mère comme la présence bien réelle des dieux nordiques (la déesse Freyja jouant un rôle prédominant dans Kriss de Valnor). Le récit est parsemé d'interconnexions entre les séries mais heureusement, il n'est pas utile d'avoir lu la série mère, par exemple, pour comprendre l'histoire.



Freya, Reine des Walkyries, déesse de la beauté, de l'amour
et de la sexualité. La déesse reçoit dans son palais la moitié 
des guerriers morts au combat (l’autre moitié est reçue au 
Valhalla par Odin, Roi des dieux). Morts pour protéger 
leur famille ou leur clan, Freyja les mènera au combat lors du 
Ragnarök, l’Apocalypse Viking. 


Les premiers tomes de la série racontaient les origines de Kriss de Valnor, sa résurrection par Freyja, déesse-reine des Walkyries, puis son accession au pouvoir. Ici, l’intrigue est centrée sur l’action. De la première page quasi-apocalyptique à la dernière, le récit ne ralentit jamais. On retrouve notre anti-héroïne, toujours aussi indépendante, intéressée et sans pitié, fidèle à elle-même malgré l’épée de Damoclès qui la menace à chaque instant : la pointe de la flèche qui l'a tuée une première fois lui transpercera le cœur au premier acte immoral, la renvoyant au royaume des morts.





Le principal défaut de ce tome 5 est la forte impression de déjà-vu qu’il dégage. Les origines de Kriss n'étaient certes pas très originales (enfance difficile, viol, meurtre...) mais le traitement des personnages et le cadre de l'histoire, sur fond de mythologie nordique, permettait de passer un bon moment, en proposant même une réflexion sur la vengeance. Sauf que voilà, entre les tomes 1 et 5, la série TV Games of Thrones est passée par là. Alliances, trahisons, sexe, prêtresse psychotique (c'est la Dame Gwenda de la citation) : on retrouve des ressorts utilisés maintes fois, et avec plus de réussite, dans la série.

Niveau dessin, je suis aussi un peu déçu. Ils manquent de personnalité, surtout en comparaison avec la couverture qui est dessinée par G. Rosinski, co-créateur et dessinateur sur la série Thorgal. Pourtant, les premiers tomes de Kriss de Valnor restaient assez fidèles à la série-mère : des personnages aux physiques disgracieux, des combats violents provoquant des blessures atroces, une atmosphère parfois poisseuse… Ici, les décors sont spectaculaires, les combats sont fluides, mais les personnages, Kriss la première, sont trop beaux, trop lisses. 

Morning of the battle of Agincourt, 25th october 1415
(par Sir John Gilbert)

Je dirais donc que ce tome est en dessous des précédents Kriss de Valnor, et moins réussi que la série Thorgal. La raison est peut-être décelable dès la page de titre, où l’on apprend que l’album a été réalisé librement par le dessinateur, De Vita, sur la base du scénario d’Yves Sente. On ne s’improvise pas scénariste… Cependant, si on considère qu'il s'agit d'un "épisode de mi-saison", avec une bataille réorientant l'histoire, la lecture en devient plaisante.






Ma chronique ne répond toujours pas à une question : mais c’est quoi ce Raheborg ? C’est le nom du fleuve où se déroule la bataille. Il n’est pas rouge au début du tome...

Quentin

Pour les étudiants de l'IUT Quai Frissard, cet ouvrage est en prêt au Centre de Doc' !

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